Midi Libre
12 juin 2004

À la source du cirque

"Plic Ploc", la dernière création du Cirque Plume : un goutte-à-goutte de bonheur

À la source du cirque | Midi Libre (presse_plicploc) {JPEG}" Vous y étiez ? " La question risque bien d’être celle de l’été 2004, à Montpellier. Il est même fort probable qu’elle reste valable de nombreuses années, tant assister à une représentation de Plic Ploc, la dernière création du cirque Plume, douche, rince, lessive et finit par inonder de plaisir tous les sens.

C’est fou l’effet d’une simple goutte d’eau tombant sur le coin d’une scène, qu’un clown de service s’empresse d’oublier d’essuyer pour laisser naître la musique de la vie : dans une gamelle émaillée ou un champ qui va fleurir de métronomes, pour la rythmer, sur un miroir-flaque" pour patauger dedans, avec des jets d’eau pour laisser le bonheur s’échapper par petites giclées. Et l’on ne tarde pas à comprendre que toutes ces histoires d’eau et ces petites gouttes de plaisir vont finir par donner un grand fleuve d’émotions. L’eau, la vie... le refrain est connu. Aussi, avec le cirque Plume, lorsqu’il s’agit de passer de la vie à l’amour, cela coule de source.

Poétiques, drôles, acrobatiques, les saynètes de Plic Ploc s’enchaînent et jonglent avec les lumières et la musique pour jouer avec l’illusion et plonger le spectateur dans les arts du cirque revisités. "Avec eux, tout est possible", aime à dire Bernard Kudlak, autour de qui s’est construite cette création. Et surtout "paraboler".

Le spectacle a en effet germé il y a trois ans, à New York. Canicule, climatiseur sous le chapiteau, refus à la même date du président des États-Unis de signes les accords de Kyoto envisageant la lutte contre le dérèglement climatique. Et si la clim’ du spectacle d’alors se déréglait à son tour ? Proposer de vraies fuites (glouglou, cataractes, jeux...) d’eau comme sur un plateau... pour fuir la fuite en avant ?

" Le cirque, c’est la nostalgie du paradis ", enfonce un saltimbanque sur scène. Un paradis de l’imaginaire, de l’insouciance, du rêve éveillé dans cet espace temps suspendu. Il est délicieux de barboter dans cette eau de là.

Christophe GAYRAUD