Abendzeitung (D)
28 juin 1996

Les Plume virevoltent au-dessus de l’Olympe
Le cirque : un évènement poétique grâce au Cirque Plume

Imaginez : Marcel Marceau et "Bip", Charlie Rivel et "l’Auguste simplet" se réunissent pour réaliser leur rêve de cirque ; et les Marx Brothers les laissent un peu jouer avec eux. Tout cela, vous le trouvez au Cirque Plume.

Plume ça veut dire plume d’oiseau, mais aussi plume de stylo. C’est avec une légèreté plumesque que la troupe française a inscrit son nom dans le monde du Cirque. C’est un ensemble dans lequel chaque personne peut pratiquement tout faire, que ce soit un artiste au sol, ou au trapèze, c’est un musicien. Que ce soit quelqu’un de la régie plateau, ou le clown blanc. La star c’est le groupe. L’envoûtement a ici sa propre magie.

Coperfield & co nous fait frémir avec de nombreux effets spéciaux. Chez Plume, c’est avec l’âme et l’esprit uniquement que l’illusion devient quelque chose de sensationnel. Les images s’imbriquent et s’enchaînent comme dans un kaléidoscope. Pour finir, elles forment un immense tableau d’une harmonie corporelle opulente et merveilleuse.

Les personnages ?

Un malicieux magicien de la magie (entre temps, il se travestit en jeune femme). Un cycliste fou qui s’envoie en l’air sur un trampoline. Une danseuse sur le fil et son partenaire, le clown blanc. Ou encore les ombres qui jouent et cherchent sans fin le bonheur : Un petit homme devient Géant, découvre l’Amour, puis se réfugie dans la pose du Penseur de Rodin. Sans oublier bien sûr la musique qui nous entraîne et trouve toujours la note juste dans cette immense œuvre d’art.

Le déferlement des images semble sans fin. Cependant, une fois que la Diva a laissé s’effondrer le terrible piano vivant, une fois qu’Eve a arrosé le sexe d’Adam, il est temps de découvrir le tableau final. Il se compose de scènes du calendrier de l’Avent, des variations sur un divin pas de deux, sur le comique et l’érotique, sur le bonheur et la peine.

Et au dessus de tout cela flotte le costume du clown blanc, comme pour symboliser notre existence. Pour finir, les scies musicales nous chantent une douce mélodie. Avec précaution, nous ramenons chez nous cette précieuse bulle de savon ; avec l’espoir enfantin qu’elle n’éclatera jamais.

Légende photo : Jeux d’ombre et de muscles pour la quête de l’éternel. Dans une lumière ajustée, un petit homme devient Géant et pour finir, Penseur de Rodin... Au moins au Cirque Plume.