Lejdd.fr
5 octobre 2009

Profond comme une plume

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Le cirque Plume est à Paris jusqu’au 20 décembre prochain avant de parcourir la France en 2010 et 2011.
La neuvième création de la compagnie franc-comtoise est consacrée à la peinture. Un spectacle loin de tout académisme.


Profond comme une plume | lejdd.fr (presse_adp) {JPEG}Pas de ménagerie ni de chevaux, d’affiches criardes dans les rues ni de "comment ça va les petits éléphants ?"… Du cirque à l’ancienne, le cirque Plume n’a gardé que le chapiteau. Et encore, à l’intérieur, pas de piste centrale, de sciure ni de sable mais un dispositif scénique théâtral avec une scène, un rideau… Et que le spectacle commence ! Un spectacle conçu autour de la thématique de la peinture. Pas un pensum mais des pinceaux, de la couleur et des idées, du rire et de l’inventivité.

Les connaisseurs en peinture s’amuseront à repérer les allusions plus ou moins savantes et les références ; les autres se régaleront simplement des numéros qui s’enchaînent à travers différents "tableaux", ça va de soi. Visuellement réussi, poétique et loufoque, le spectacle s’aventure dans une forme d’absurde théâtral, chaplinesque, sans pour autant abandonner les fondamentaux du cirque. Mais tout est amené avec subtilité. Le jonglage devient un instrument de musique et les acrobaties surprennent d’originalité. Sur trampoline ou au sol, dans une spectaculaire roue "allemande", sur un trapèze ou avec des sangles, les "acrobates" ne font pas qu’exécuter des numéros mais jouent, en véritables comédiens.

Les personnages déambulent, se croisent et se bousculent, les clowns n’ont pas besoin de nez rouge pour faire rire les enfants et les plus grands. Les numéros inventifs s’enchaînent et tous les détails ont un sens. La musique -originale- est omniprésente. Elle enveloppe, souligne, illustre, rythme, happe les spectateurs qu’on devine -du coin de l’œil pour ne pas en perdre une miette- bouches bées.
1h40 de magie dont on sort heureux, illuminé, souriant et pressé d’y revenir.

Ivan Porspoder