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12 octobre 2018

La Dernière Saison : Le Cirque Plume nous invite à sa fête d’adieu

La Dernière Saison : Le Cirque Plume nous invite à sa fête d'adieu | Justfocus (presse_lds) {PDF}Après nous avoir fait rêver pendant 30 ans, le Cirque Plume tire sa révérence en nous proposant un spectacle intense, festif, drôle et poétique. L’espace chapiteaux de la Villette accueille cet univers unique jusqu’au 30 décembre.

Un départ sans nostalgie, tout en poésie et en jovialité

Depuis 1991, le Cirque Plume a posé 8 fois son chapiteau à la Villette. Une fois de plus, le public est au rendez-vous pour cette fête d’adieu. Avant même que le spectacle ne commence, le public est sur un fil : entre hâte de découvrir la nouvelle création du Cirque Plume et émotion d’être sur le point d’assister à leur dernier spectacle. Car oui, qu’on suive la troupe depuis quelques années déjà ou qu’on les voie pour la première fois, chacun sait qu’ils viennent nous dire au revoir.

Mais le public est très vite rassuré, après l’ouverture sur une ambiance mystérieuse, celle des forêts jurassiennes qui mêlent majesté et peurs, nature et badinages, la joie prend le dessus. Nous sommes alors invités à entrer dans l’univers magique et poétique des elfes et des monstres… Grâce à un décor inventif et évolutif, à des lumières magnifiquement travaillées, à des morceaux interprétés comme à leur habitude en live et évidemment à des virtuosités circassiennes, le Cirque plume nous propose un « spectacle de joie, simple et coloré ».
Les artistes sont mi-hommes, mi-animaux, créatures hybrides, elles nous font passer du burlesque à la poésie en une note de guitare. Dans les airs, sur les planches, sur un fil, les prouesses se déploient et les saisons passent. On peut regretter parfois que l’humour prenne un peu trop de place et soit un peu redondant, mais il est largement compensé par l’univers mystérieux et esthétique qui cadence cette Dernière Saison . Une touche de mélancolie et de délicatesse et nous voilà enveloppés de rêve.

30 ans après, l’esprit du Cirque Plume demeure

Au-delà des prouesses des artistes, c’est l’empreinte du Cirque Plume qui résonne dans ce chapiteau. En 1984, les frères Bernard et Pierre Kudlak et sept acolytes créent un cirque dans une boîte noire, en frontal, cassant avec les codes traditionnels du cirque. Facilitant l’illusion, les entrées les sorties, cette configuration leur permet d’embarquer plus intensément le spectateur dans leur univers poétique et musical particulier. Elle sert notamment à merveille les jeux d’ombres et de lumières.

La Dernière Saison est aussi un hymne à la mentalité du Cirque Plume : « l’esprit de la fête, la politique, le rêve, la poésie, la musique et les corps, dans une envie fraternelle, non violente et populaire ». Un mélange qu’ils maîtrisent sans aucun doute.

Tempus Fugit parlait du temps qui passe, ici, ce temps se transpose dans la nature, avec les quatre saisons. C’est l’occasion pour le Cirque Plume d’entrer en écho avec les préoccupations écologiques qui sont les nôtres. Certes ici, ils jouent de la puissance des arbres, de la majesté de la neige et de la puissance du vent, mais la poésie des éléments ne peut nous faire oublier leur fragilité. Même quand un tas de sacs plastiques se déversent sur la scène tout en couleurs et en légèreté, notre conscience est titillée : par la poésie, par le rire et la beauté, le message est passé.

Et si ce n’était pas totalement fini…

Ne disons pas au revoir trop vite, la Dernière Saison joue encore à la Villette jusque fin décembre. Puis elle partira sur les routes de France et au-delà jusqu’en 2020. C’est qu’en 30 ans, le Cirque Plume aura fait rêver 2 millions de spectateurs. Il en faut du temps pour aller dire au revoir à tous !

A la fin de la tournée, les frères Kudlak auront plus de 65 ans, mais ils ne regrettent rien, ils n’ont « pas envie de faire des spectacles fatigués ». Et ils savent la transmission assurée : « vous irez partager d’autres éternités avec d’autres artistes. Avec ceux qui jouent dans cette Dernière Saison, je n’en doute pas. Nous serons toujours avec vous. Peut-être même assis à vos côtés sur le gradin trop dur d’un chapiteau épanoui. On n’a pas fini de s’émouvoir. »

Ne manquez cette Dernière Saison sous aucun prétexte !

HOEEL